Sibongile Mbambo
Bring Back Ubuntu
World Fusion from Cap Town
Sur des musiques africaines, traditionnelles et urbaines, les textes de Sibongile Mbambo, originaire d’Afrique du Sud chantent l’amour, les fantômes ou la nostalgie du pays, ils cassent les codes de la compétition, de la mondialisation et de l’indifférence, célèbrent la culture de l’autre. L’exil rend précieuses les origines et donne des ailes à la création… Une leçon de lumière qui perpétue celle de Nelson Mandela.
Dans un mélange d’anglais et de xhosa (la langue de Nelson Mandela, de Miriam Makeba ou de Desmond Tutu, une langue qui claque au propre et au figuré), la diva sud africaine de Cap Town chante la philosophie Ubuntu. Umuntu ngumuntu ngabantu : « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ». Des textes qui disent l´amour, la mort, les fantômes ou la nostalgie du pays, qui cassent les codes de la compétition, de la mondialisation et de l’indifférence, qui célèbrent la culture de l’autre…
Sa voix souple, suave ou grave, égrène des histoires simples, du quotidien, une jeune fille amoureuse, ou un enfant qui pleure… mais aussi des textes plus engagés comme dans « Wasala », en hommage aux mineurs de fond.
Un savant métissage de tradition et de modernité dans les instruments utilisés (udu – jarre percussive nigérienne, le Bongi-Box – une poubelle en plastique «made in» le Cap -, guitare), dans les langages musicaux empruntant au jazz, à la musique peul ou zoulou…
Débarquée à Marseille il y a longtemps déjà, après de nombreuses collaborations musicales enrichissantes, la serpentine Sibongile présente son projet personnel, objet de son premier album, mélancolique et percussif, Bring Back Ubuntu. Ramène l’homme à la raison, à l’amour, à la dignité, à l’origine… pourrait-on lire dans ce titre.
Elle a grandi sous l’apartheid se souvient pourtant d´une jeunesse immergée dans la musique. «J´ai grandi avec, mais je ne m´y intéressais pas vraiment. » Une fois de plus c’est l’exil et le déracinement qui donnent relief, richesse et saveur à ce qu’on a quitté. Elle est belle, elle rayonne, dans ses atours, ses colliers, ses turbans. Et c’est toute la vigueur de l’Afrique qui coule comme une sève dans ce corps et dans cette âme qui vient du fond des âges.