Quatuor Aeolina
Une Symphonie Fantastique
Musique classique et d’aujourd’hui
Berlioz brûlait d’amour pour la jeune Harriet. Son refus pousse le compositeur au désespoir. Hanté par cette idée fixe, il composa la Symphonie Fantastique, fresque symphonique du tourment amoureux. Le quatuor Aeolina, qui ne manque pas d’air, en donne une transcription époustouflante pour quatre accordéons, précédée par une création de Jean-Pierre Drouet, commande de l’Espace Culturel de Chaillol.
« On peut tout jouer avec l’accordéon » déclarait la très regrettée Yvette Horner.
De fait, depuis son invention au début du XIXe siècle, l’accordéon se faufile dans tous les genres musicaux : musique et bals populaires, musique traditionnelle, folklorique, rock, jazz, pop mais aussi la musique classique et contemporaine.
En 1829, Cyrill Demian, facteur de piano et d’orgues à Vienne, vient de mettre au point un instrument muni d’un soufflet dont il veut déposer le brevet sous le nom d’« Aeolina ». Ce nom étant déjà pris, il choisit « Accordion ».
Chateaubriand, dans ses Mémoires d’outre tombe (dans les années 1815) y fait allusion : « il m’en vendit un ; toute la nuit, je fis jouer le soufflet dont le son emportait pour moi le souvenir du monde. » Qui eût dit qu’il jouât du « piano à bretelles » ?
Le « piano du pauvre » naissait ainsi en ce début du XIXe, même s’il avait encore un long chemin à parcourir avant de se retrouver tel que ceux dans les bras de notre quatuor Aeolina. Le favori du bal musette passera par des hauts et des bas avant d’acquérir ses lettres de noblesse et sa place privilégiée dans les musiques de création et contemporaines.
Quatre accordéonistes passionnés, tous passés par le Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris, s’associent pour générer du nouveau répertoire (transcriptions et œuvres originales) et remportent dans leur foulée le concours international de musique de chambre « Léopold Bellan ». Cette formation originale possède un registre immense de possibilités sonores qu’ils ont envie d’explorer. De Bach à Debussy, de Martin Matalon en passant par Piazzolla, ils commandent des œuvres et prennent un infini plaisir à les jouer.
Année Berlioz oblige, mais pas seulement, ils s’attaquent avec audace à sa fameuse Symphonie Fantastique. Le Festival de Chaillol a commandé pour sublimer ce programme « Où danse le vent » à Jean-Pierre Drouet, percussionniste et compositeur, touche-à-tout, génial bricoleur et musicien plein d’humour.
Ces concerts sont soutenus par Musique Nouvelle en Liberté.