Camille Poul & Quatuor Aeolina
G. Mahler et M. Matalon [création]
Accueillir la 4e symphonie de Gustav Mahler au Festival de Chaillol semble un pari intenable. C’est sans compter sur le formidable talent d’arrangeur de Thibaut Trosset conjugué à la puissance et à la finesse des registres et des timbres des quatre accordéonistes du Quatuor Aeolina. Après une Symphonie Fantastique ahurissante, les voici associés à la soprano Camille Poul pour faire entendre l’œuvre lumineuse et céleste du compositeur autrichien.
Ensemble incontournable de la scène musicale française, le quatuor Aeolina est un fervent défenseur d’un instrument aux multiples visages. Inventé au début du XIXème siècle sous le nom d’Aeolina, l’accordéon s’impose d’abord dans les orchestres populaires avant de conquérir, depuis les années 60, les milieux de la création contemporaine. C’est au renouveau et à l’enrichissement de son répertoire que le quatuor Aeolina se dédie, associant quatre des meilleurs solistes du moment. Après une saisissante transcription de la Symphonie Fantastique d’Hector Berlioz donnée en 2019, Thibaut Trosset entreprend une relecture très attendue de la quatrième symphonie de Gustav Malher, un monument du répertoire. Originellement composé en 1900 pour orchestre et voix, la quatrième symphonie de Mahler s’apparente à la tradition symphonique imposée depuis Haydn, dont elle se démarque par l’unification musicale et l’appui d’un texte chanté en son dernier mouvement. En plusieurs tableaux, la musique s’y déploie en une contemplation, tantôt intimiste ou majestueuse : une description champêtre fait place à une danse parodique suivie enfin d’une douce élégie qui s’épanouit jusqu’au sommet expressif de l’oeuvre. La symphonie se conclue par une ode à la joie et à l’éveil, aboutissement du chemin spirituel auquel est invité l’auditoire, porté par la voix de la soprano Camille Poul. Pour ouvrir le concert, le quatuor présente Intermezzo, une pièce que le compositeur argentin Martin Matalon a tiré de L’ombre de Venceslao, son opéra créé en 2016 d’après un texte de Copi. Dans cette partition redoutable, les lignes se superposent, tantôt rythmiques, tantôt lyriques, et plongent l’auditeur dans l’atmosphère enfiévrée de Buenos Aires…
Avec le soutien de l’Onda – Office national de diffusion artistique (accompagnée du logo de l’Onda)
© Lisa Lesourd (photo 1)
© Jean Radel (photo 2)
Distribution
Programme
Martin Matalon Intermezzo | Gustav Mahler Symphonie N°4, transcription de Thibaut Trosset [création] Co-commandes 2020 de l’ECC