LE GRAND TOMPLE
ou l'épopée extraordinaire des Haut-Alpins en Amérique une création musicale pour deux récitants - chanteurs, cinq musiciens et dispositif électro-acoustique
commande 2014 de l’Espace Culturel de Chaillol à Ivan Solano (composition musicale) et Catherine Peillon (livret)
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Le Grand Tomple, récit radiophonique et musical d’après le récit de l’émigration des Haut-Alpins vers la Californie, est une évocation d’un pan de l’histoire de cette vallée du Champsaur qui accueille le festival de Chaillol : l’histoire de ces bergers qui sont partis au 19e siècle vers la Californie, qui ont quitté leurs vallées, leurs familles, leurs amis, pour traverser la France et s’embarquer dans de grands paquebots vers le nouveau monde dans l’espoir d’une nouvelle vie. Cette traversée – celle du grand tomple, ce gros trou d’eau, ainsi que certains migrants appelaient l’océan atlantique, le déracinement et l’éxil, les échanges qui se sont construits entre les Champsaurins d’Amérique et ceux restés au pays, imprègnent la mémoire collective haut-alpine. C’est une histoire qui résonne en chacun de nous, haut-alpins ou pas. Nous sommes tous des migrants, si l’on veut bien regarder…
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« Dans le Champsaur et le Valgaudemar, nombreux sont celles et ceux qui ont un père, un grand-père, un oncle, une soeur qui, à un moment de leur vie, ont franchi le « grand tomple » – huit longs jours de paquebot transatlantique – pour aller vivre un temps, quelques années ou une vie, aux Etats-Unis d’Amérique. L’émigration des hauts-alpins est moins connue que celles des « Barcelonnettes » au Mexique, pourtant elle fut massive. En 25 ans (1885-1909), près d’un tiers de la population du canton d’Orcières a émigré en Amérique. Dans la même période, 180 Gaudemarous du canton de Saint-Firmin-en-Valgaudemar et 1500 personnes issues du canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur ont franchi l’Atlantique. Paysans, fils de paysans, beaucoup trouvaient du travail en tant que berger. Les Français avaient bonne réputation, ils étaient – disait-on à l’époque – les meilleurs bergers du monde.» (Guillaume Lebaudy)
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Le synopsis :
Le tomple en dialecte occitan vivaro alpin désigne une flaque d’eau ou une mare où l’on patauge. Pour les Alpins, très nombreux entre 1850 et 1950 à traverser l’Atlantique pour s’embaucher aux États-Unis comme bergers, négociants, blanchisseurs ou ouvriers, le tomple est l’océan à traverser. Il devient le grand passage du désir et du rêve d’une autre vie.
À travers les pérégrinations du cuisinier Abel et de son arrière grand-père le berger Abel l’Ancien, Le Grand tomple, à mi-chemin entre récit musical et opéra radiophonique, revisite le passé, la mémoire, ses effacements, et questionne notre présent.
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Cette histoire se déroule aujourd’hui, dans notre temps et notre monde.
Abel, dit le Jeune pour le distinguer de l’ancien, chef cuisinier installé à Bénévent en Champsaur (Hautes Alpes), vit une crise profonde.
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Insensiblement nous nous retrouvons à la fin du XIXe siècle, en 1896. Abel l’Ancien, comme de nombreux jeunes gens à cette époque, s’embarque pour les Etats-Unis et plus précisément la Californie.
Depuis la ruée vers l’or, le pays connaît une explosion démographique sans précédent et, entre autres conséquences, l’élevage ovin est en pleine expansion. On a besoin de laine, de beaucoup de laine pour habiller et couvrir les millions d’immigrants qui peuplent à présent ces régions. Les bergers des montagnes européennes sont très convoités car ils ont un savoir-faire technique exceptionnel.
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Abel l’Ancien va passer 19 ans dans les montagnes américaines.
Il y rencontrera une jeune indienne qu’il ramènera au pays. Mais la guerre de 14-18 a laissé des traces…
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Une production de l’Espace culturel de Chaillol en coproduction avec l’Estive, Scène nationale de Foix et de l’Ariège.
Ce projet est financé par le FEADER « Fonds Européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales »