Simone Prattico
Percussions
Simone Prattico est un musicien habitué des circuits et des studios aux quatre coins du monde. Batteurs et percussionniste recherché, il sort aujourd’hui son premier album en leader, Brooklyn Sessions, enregistré avec le pianiste Klaus Mueller et la contrebassiste Brandi Disterheft.
Pour un session musician, l’aventure d’un premier album est rarement un acte banal. C’est un moment choisi, où l’artiste est prêt à partager sa trame intime.
Simone Prattico a beaucoup joué avec les pop stars, appris de grands maitres du jazz, et tracé de belles routes folk en véritable compagnon. Brooklyn Sessions comme un live impromptu, où les musiciens découvrent la musique et la fixent en quelques prises, dans la fraîcheur des premiers élans.
Avec ses complices Brandi Disteheft et Klaus Mueller, deux habitués de la scène jazz new-yorkaise, cette approche est instinctive. Leur identité artistique s’accorde intuitivement avec l’univers un peu nomade de Simone : l’énergie et le son qui s’en dégage, et témoignent d’un véritable esprit band.
Chacun apporte ses compositions propices à un interplay enlevé, entraîné par des rythmiques aussi complexes que délicates.
L’atmosphère oscille entre ballades rêveuses (Cycle, A Vida Nao E Assim) et pulsations plus énergique ‘Double Blues, See ya), en passant par des véritables berceuses (Piccolino).
Teintée de couleur afro, la reprise de Maiden voyage (Herbi Hancock) est une des clés de l’album, tout à l’image du parcours de Simone Prattico.
Pour comprendre le chemin de ce batteur reconnu auteur et arrangeur, il faut commencer à Rome.
Car Simone grandit dans le ville éternelle, au milieu des années beatnik, dans une famille d’artistes. C’est peu de dire qu’il en prendra de la graine.
Tout jeune, il baigne dans la mixité musicale de la famille : grands maîtres du jazz triés de la discothèque du père, la musique populaire napolitaine servie par la Mamma, et enfin le groove de l’écurie Motown qui tourne en boucle dans la chambre du grand frère.
Les baguettes en main bien avant l’âge d’aller à l’école, Simone attaque très tôt les choses sérieuses avec les leçons du maestro Roberto Sîzzichino (qui deviendra plus tard le fabricant mondialement réputé de cymbales, vénéré dans le cercle des batteurs jazz).
Il n’a pas 20 ans qu’il a déjà tourné et enregistré avec plusieurs pop stars italiennes de renom. Puis le hasard des rencontres l’amène à travailler à Paris dans les années 90′, d’où il prendra son élan pour New York. A chaque étape, outre les nombreuses collaborations, l’étude de son instrument demeure pour Simone une constante : Guy Lefèvre à Paris (alors la référence pour la caisse claire), JP Ceccarelli au Conservatoire de Nice, et les pointures new-yorkaises Kenny Washington, John Riley, Portinho, ou encore Adam Cruz.
Entre la découverte des musiques à l’oreille et la rigueur des apprentissages, Simone Prattico s’est forgé une perception instinctive du rythme et de son instrument. Elle est aujourd’hui l’interface sensorielle de toutes ses rencontres musicales.
Paris, NY, … ces grandes places brassent toutes les couleurs des musiques du monde. Si un projet l’embarque, il en suivra le fil jusqu’aux racines rythmiques, au ressenti qui ouvre sur l’invention. Loin des obsessions complexes du virtuose ou de la tetation folkloriste, Simone Prattico réinvente l’alchimie entre sa culture méditerranéenne et l’empreinte de la musique afro-américaine. Voilà comment l’expérience l’enrichit.
Dans l’actualité foisonnante de la scène jazz actuelle, ce que dégage l’univers d’un musicien, son parcours et sa palette seront souvent déterminants pour qui souhaite s’accorder avec une musique et découvrir un artiste singulier.
A ce titre BROOKLYN SESSIONS propose une peinture sensible, sans artifice d’un jazz d’aujourd’hui, fait de rencontres et de métissage. Mélodies sophistiquées, ambiances cinématographiques à l’italienne et rythmiques intenses, parfois tribales, forment la toile idéales sur laquelle se dessine la musique de Simone Prattico.