Mandy Lerouge
La Madrugada
Musique actuelles de tradition argentine
La station de métro « Argentine » est la seule à Paris à porter le nom d’un pays étranger. C’est dire les liens qui unissent les deux nations et la fascination qu’elles exercent l’une sur l’autre. Mandy Lerouge nous découvre une face plus cachée du pays : les musiques traditionnelles du Nord des populations autochtones et rurales des plateaux. Loin des tangueros de Buenos Aires.
La Madrugada, c’est l’aurore qui éclate d’un seul coup, la lueur rouge, la plaie ténue qu’inflige le soleil au ciel qui s’ouvre. C’est le nom qu’a choisi Mandy Lerouge pour lever le jour sur les traditions autochtones de l’Argentine profonde, celle des amérindiens guaraní, quechuas, celle des gauchos « des immensités de la pampa, entre terre rouge, fleuves impétueux, forêts humides » et canopée sauvage.
La frémissante et intrépide marseillaise (qui fête ses 30 ans cette année) a rencontré au fil de sa carrière, de nombreux musiciens argentins et notamment le compositeur et pianiste Lalo Zanelli bien connu pour ses succès et collaborations transdisciplinaires (Melingo, Gotan Project, Alfredo Arias, François Béranger, Minino Garay…). Arrivé en France à la fin des années 80, lui joue tout et transforme le plomb en or : du tango aux musiques folkloriques, du jazz à l’électro.
Le résultat : un trio instrumental, piano, contrebasse, percussions, pour explorer ces musiques du Nord de l’Argentine, toutes liées à la danse (mais Mandy Lerouge a été danseuse aussi) avec leurs structures rythmiques. Les noms nous sont vaguement familiers : la chacarera née de l’influence des esclaves afro-américains, la zamba de Salta, le chamamé, détonnant enfant de la polka, de la scottish des immigrés d’Europe de l’Est et de l’héritage guarani. Dans le plus grand respect de leur origine, Lalo Zanelli, très finement, subrepticement, apporte des éléments de modernité de ses expériences musicales.
De même, Mandy Lerouge, française, amoureuse de l’Argentine, pour qui elle a connu un « coup de foudre culturel » dit-elle, quelque chose « de l’ordre de l’évidence », apporte par sa prononciation de la langue, par son zèle de converti, un discret décalage, un léger et subtil déhanché qui donnent une saveur toute particulière à ces noces mythologiques.
Avec le soutien de la Cité de la Musique de Marseille / Pôle des Musiques du Monde, de l’Espace Culturel de Chaillol (Hautes-Alpes) et de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur