IMAGINARIUM
Bijan Chemirani & Kevin Seddiki
Bijan Chemirani et Kevin Seddiki se sont rencontrés il y a dix ans dans le cadre apaisant de la Fondation Royaumont, aux confins de la région parisienne, lieu de rencontres artistiques au coeur des forêts du Val d’Oise.
Une grande complicité artistique naît aussitôt ; l’un et l’autre habités par la question majeure du rythme en musique, et pour qui la rencontre est primordiale en musique… Les années de route, les concerts où l’on prend des libertés, les projets d’un jour, les rêves fugaces, ceux qui s’ancrent un peu tous les jours, les conversations du petit matin : au fil des jours et des opportunités, le désir de faire ensemble s‘esquisse. Et l’horizon d’un duo, une forme légère et subtile, se confirme.
Alors que Kevin entretient ses amours secrètes avec les percussions -ce qui s’entend souvent dans sa manière d’aborder la guitare- Bijan joue le sas, instrument d’origine turque, et s’en sert pour composer. Kevin s’initie au Zarb avec Djamchid Chemirani et ses fils, Keyvan et… Bijan. Il progresse au point de pouvoir jouer avec Bijan en duo de percussions. Cette « double particularité » permet à l’un et à l’autre d’ouvrir bien des champs nouveaux, et ainsi de pousser plus loin l’art du duo, qu’on nommerait volontiers art de la conversation.
C’est cette histoire singulière qui donne au disque Imaginarium (sortie novembre 2013, Harmonia Mundi) sa couleur et sa sonorité unique, sans jamais se perdre esthétiquement, tant le duo est parvenu à construire une cohérence sonore, une signature bien à lui, qui fait lien et emmène hors des genres prédéfinis et réducteurs tels que « jazz, classique, world… », mais tout en les incorporant tous !
Un thème en dix-neuf temps ( !) qui fait la part belle aux deux zarb, le croisement d’un thème classique avec un rythme du folklore bulgare, le Brésil de Pixhinguina, ou encore la Bohême revisitée, se succèdent sans tomber dans un effet patchwork, mais bien au contraire en dévoilant à chaque fois une nouvelle facette des artistes, et qui invitent à voyager librement dans leur imaginaire.
Thierry BONGART
Pour cette série de concerts, l’ECC reçoit un soutien financier des Communautés de communes du Champsaur et de la Vallée de l’Avance, des communes de Gap et Tallard, et bénéficie de de la complicité des communes de St Bonnet et Rambaud et de l’accompagnement du Pays Gapençais.