Annie Maltinti
Pandeiro, Voix
Après avoir étudié pendant 5 ans la guitare classique avec Jean-Emmanuel Jacquet à Marseille, puis la contrebasse avec Christian Gentet – conservatoire du XIVe à Paris – Annie s’oriente vers le travail de la voix en découvrant, comme une évidence, le chant polyphonique occitan au sein de la Compagnie nationale du Lamparo dirigée par Manu Théron.
Annie a étudié le « fait musical » à l’Université de Provence, « ethnographie d’un quartet de jazz au Pelle Mêle puis en doctorat à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (E.H.E.S.S), « mise en place d’une critique spécialisée du jazz en France ». L’un des intérêts de ce travail est d’envisager la musique comme phénomène social, de poser une cartographie des représentations mentales liées à cette musique de jazz en France et surtout, de mieux comprendre les approches musicales de tradition orale ; les enregistrements que l’on se transmet entre musiciens faisant office d’« oeuvre vive », moins décontextualisée que la partition.
Elle co-fonde en 2007 le quatuor vocal Enco de Botte, quatuor d’expression occitane et corse et se forme à la Paghjella corse – admise au patrimoine immatériel de l’UNESCO – au Centre d’Art Polyphonique de Corse à Sartène avec Jean-François Luciani. Elle collabore avec des arrangeurs comme Lionel Belmondo, Laurent Fickelson, Rodin Kaufmann qui apportent leur contribution au premier disque d’Enco de Botte intitulé Castèls en l’aire, sorti en décembre 2017 et distribué par LEPM – Cultura, plateformes numériques etc.
Elle intègre le grand ensemble vocal – 23 voix issues de la scène occitane – dirigé par Manu Théron, Madalena, et se produit aux Festival des Suds, Festival d’île de France, Festival de Correns, à l’Estivada etc.
Elle a découvert les rythmes du Brésil, de Bahia au Nordeste, séjourné auprès des indiens Pataxó, portant un intérêt tout particulier aux contes et histoires populaires et à la musique dans sa dimension sociale. Des stages de pandeiro, des ateliers de polyrythmie dans l’école Maracatu Brasil à Rio de Janeiro et surtout la bourse de Compagnonnage de la F.A.M.D.T obtenue en 2019 lui permettront désormais de chanter et de s’accompagner aux percussions brésiliennes. Elle travaille en étroite collaboration avec le percussionniste Guga Santos Da Silva.
Elle co-fonde le groupe Nova Troba avec Gil Aniorte Paz. La musique nait d’un nouveau voyage au Brésil et de la rencontre avec des formes poétiques de cercles brésiliens à Rio de Janeiro dans les années 1960 ; ils se réfèrent aux fêtes romaines et aux jeux floraux. La culture des troubadours a voyagé, de l’Espagne au Portugal, du Portugal au Brésil. Nova Troba recueille ces quatrains de poésie Cordel – petits feuillets accrochés à des cordes à linge dans les marchés – et les met en miroir avec des textes choisis du poète occitan Robert Lafont. Le projet Les Nouveaux Troubadours a reçu en 2018 l’agrément Canopé Sacem pour mener des actions pédagogiques avec le Festival Nuits Métis et la ville de Miramas, jusqu’en 2020.
En 2016, elle intègre Les Dames de La Joliette, sous la direction artistique de Gil Aniorte Paz. Le groupe part en tournée au Sénégal en décembre 2019 – Projet soutenu par la Spedidam et la Cité de la Musique de Marseille – avec 3 musiciennes sénégalaises, femmes griots et musicienne issue des musiques urbaines, Sala DIEYE « Si Salisto », Adama Founé Cissokho et Maria Siga Goudiaby.
Annie se produit dans de nombreux festivals en France et enseigne actuellement la polyphonie en tant que chef de choeur au sein de la chorale Evocare – agents de la Région Paca –, à la Maison du Chant à Marseille avec l’ensemble de musiques du monde Babelika et dans un atelier de samba de Roda / chants qui accompagnent la capoeira.
© Olivier Longuet