
Jean-Charles Richard
Les Visages de la Création
Mystérieuse et fascinante, la création musicale est aussi un artisanat, le geste quotidien de femmes et d’hommes qui sont nos contemporains. L’Espace Culturel de Chaillol leur donne la parole avant de découvrir les oeuvres nouvelles composées pour la saison 2020.
TROIS QUESTIONS À Jean-Charles Richard, compositeur associé aux concerts du Quatuor Avena
Musicien aventurier, Jean-Charles Richard est de ces rares musiciens de formation classique et jazz : double cursus au Conservatoire National Supérieur de Paris, titulaire des Certificats d’Aptitude de saxophone classique et jazz, il est le responsable de la classe de jazz et musiques improvisées au CRR de Paris et du Pôle Supérieur Paris Boulogne – Billancourt. Le public du Festival de Chaillol se souvient de ses passages remarqués dans les Alpes à l’occasion de la sortie de ses album, « Faces » (ffff Télérama, Choc du mois Jazzman) et « Traces » (Grand Prix Jazz de l’Académie Charles Cros).
Comment avez-vous accueilli la commande de l’Espace Culturel de Chaillol pour le jeune Quatuor Avena ?
Avec joie, parce que je connais bien l’histoire et les valeurs du festival de Chaillol, aussi du fait du lien avec Michaël Dian. J’ai donc dit oui tout de suite. Pour le quatuor Avena, nous nous étions manqués lorsque j’étais venu faire une masterclass au CRR de Strasbourg en classique et en jazz. À cette époque, ils étaient étudiants mais partis en tournée. Cette commande est l’occasion de les rencontrer véritablement.
Comment choisissez-vous les projets dans lesquels vous vous engagez ?
Il y a deux ingrédients essentiels : l’intérêt artistique et la qualité de la relation humaine. Pour Faces, le solo que j’avais présenté au Festival de Chaillol, c’est par un lien fraternel avec le saxophoniste américain Dave Liebman que tout a demarré, avant même qu’une note ne soit imaginée. Rien de que j’ai fait dans ma vie de musicien n’a pas été pensé selon un plan de carrière. J’ai fonctionné à l’instinct, simplement voulu jouer de la musique, construire du spectacle vivant avec mes amis.
Comme une improvisation, qui se dévoile en se vivant ?
C’est tout à fait cela. Sur ce chemin, j’ai tâtonné, hésité, douté, et parfois je me suis trompé. Mais je me suis trouvé aussi, remporté de jolies victoires sur moi-même et obtenu l’estime de mes pairs (de mes pères). De nos erreurs, on y tire une formidable source d’imagination. Pouvoir se tromper est une chance. On ne le dit pas assez aux enfants, qui se meuvent déjà, dès l’école, dans la chimère de la perfection. C’est angoissant et ça effrite leur confiance en eux-mêmes.
Comment avez-vous pensé cette oeuvre ? Dans un genre particulier ? Laisse-t-elle par exemple, la place à l’improvisation comme dans le jazz ?
C’est une surprise !